Nous sommes à la vie comme à la scène, en fonction de la pièce et des personnages, nous tenons des rôles différents. Nous passons tour à tour du rôle de sœur/frère, à celui de collègue, de voisin, de citoyen, de client, de conjoint…
Et un jour, nous ajoutons à notre escarcelle le rôle de Parent. Mais c’est quoi le rôle de parent ?
Plusieurs idées reçues constituent ce rôle de parent:
« C’est celui qui détient l’autorité. Le parent sait et l’enfant ne sait pas. »
Le parent fixe des limites et doit se faire respecter à coup d’obéissance, voire de soumission. Ici rassurons-nous, un parent est une figure d’autorité naturelle pour l’enfant et nous n’avons pas besoin d’user de menaces ou de punition pour l’incarner. L’autorité n’est pas un rapport de force mais un rapport de confiance. L’enfant aura confiance dans le sens des responsabilités de son parent, comprenant (plus ou moins consciemment) que celui-ci prend telle décision pour son bien ou l’empêche de telle action pour sa sécurité.
« Le parent ne doit pas être un bon copain. »
Pour les parents qui pensent qu’ils « doivent » crier et ne pas trop rire avec leurs enfants, sous peine de se faire déborder. Être en proximité avec nos enfants est pourtant chose toute naturelle ; se faire surprendre, rire et sourire ne nous rendra jamais moins respectables, soyons-en certains.
« Le parent n’a pas d’émotions » »
… ou il les maîtrise si bien qu’on croit qu’il ne pleure pas et ne s’énerve jamais. Un parent qui « craque », qui pleure devant son enfant, est en fait un parent tout à fait sain et qui montrera naturellement l’exemple à son enfant, lui disant implicitement que ressentir et exprimer ses émotions, c’est normal.
« Le parent est toujours disponible pour ses enfants. »
Ben non. En fait, il a besoin de temps pour soi. Mais ça veut dire quoi du « temps pour soi », c’est combien de temps ?? Ne vous fiez pas aux dires des autres. Prendre du temps pour soi c’est s’accorder à prendre du temps pour n’importe quoi qui nous fait plaisir à nous, égoïstement et ça peut ne durer que quelques minutes. Et ça peut être d’une façon qui ne conviendrait à personne d’autre.
Ça peut être aller donner de son temps à une asso ou n’importe quoi qui nous fait plaisir, qui nous requinque, qui nous calme. Rester là, regarder dans le vide et ne rien faire. Ca peut aussi être ça! Une fois ce temps accordé à soi, on peut en accorder à nos enfants. Ils nous voient faire et ils le comprennent. Exprimez vos besoins à vos enfants ; ils exprimeront les leurs.
« Les parents doivent être constants. »
Oups.. Parce que des fois notre seuil de tolérance est à 1000 alors que d’autres fois, pour X raisons, notre seuil de tolérance est à -100. On peut être lunatique en acceptant un comportement le matin mais plus le soir ou un jour mais plus le lendemain. C’est la vie. La vie est mouvement et nous avons nos mouvements. Nos enfants s’adaptent à ces humeurs car ils nous connaissent et sont rassurés par ailleurs par les rituels mis en place, les habitudes quotidiennes, nos marques d’affection, nos valeurs et notre amour inconditionnel, qui eux sont bien ancrés.
Ici on peut ajouter l’idée que « les 2 parents doivent toujours se montrer en total accord devant leurs enfants ». Mais en réalité, si nous sommes honnêtes envers nous-même et envers eux, non, nous ne sommes pas toujours d’accord sur certains points, sur certaines façons de faire. Si les valeurs et les objectifs sont partagés, il est tout à fait admissible et même rassurant pour l’enfant que chaque parent puisse avoir une façon de faire différente et même complémentaire.
En gros, ne jouons pas un rôle, soyons.
Soyons authentiques.
Exprimons nos besoins, nos envies, notre personnalité.
Ressentons nos émotions.
Réalisons nos rêves.
Vivons nos passions et incarnons nos valeurs.
Notre authenticité sera observée et naturellement assimilée par nos enfants, qui pourront reproduire et imiter avec joie, ou s’opposer avec conscience et conviction.
Pour l’illustration, j’ai choisi la photo imparfaite d’un petit moment parfait pour ma bébé.
